Malgré ma déception affichée sur ma session Landaise je vais quand même vous faire un petit récit pour peut-être donner envie à certains de tenter leur chance sur l'un de ces lacs géants et pour vous expliquer pourquoi cette déception et vous mettre en garde face à la législation.
Mercredi 18 mars 2012, 19H j'arrive sur le lac de Biscarrosse Parentis (3800 hectares), wouha c'est grand ! Et il fait un temps pourri. Gros vent, grosse pluie, des vagues de malade. Je descends du camion, j'approche de la jetée et boum je prends un retour de vague dans la gueule d'entrée de jeu comme en mer ! Première mission pour moi, caler le camion sans me faire déloger. Car les emmerdes commencent là ! Les camping-car et autres véhicules au gabarit imposant ne sont pas les bienvenues ou plutôt si, histoire de ramasser du fric ! Des panneaux d'interdiction de stationner partout en 22H et 08H pour moi, obligation de rejoindre un parc à camping-car à 7 euros les 24h, pour une session longue ça fait mal. Après des tours et des tours je fini par me planquer derrière le port de Parentis entre deux rangées d'arbres et je dormirais tranquille, enfin presque car le vent fait bouger le camion.
Jeudi matin mes deux acolytes arrivent enfin avec un peu de retard, il faut faire leurs courses bouffe et prendre un peu d'essence pour les thermiques. Passer à l'office du tourisme pour prendre une carte de navigation à 12 euros pour un mois à coller sur le tableau arrière du zod, obligatoire si vous voulez équiper votre embarcation, quelle que soit sa taille, d'un moteur thermique. On rejoint le lac, d'un accord unanime on ne peut pas se mettre à l'eau dans ces conditions. On fait presque le tour en caisses pour voir à l'opposée et là c'est pareils, une berge ou une autre les vagues viennent quand même se fracasser sur le rivage. On abandonne pour rejoindre le lac d'Aureilhan à Mimizan (dans les 350 hectares) plus au Sud. Le secteur de PDN est une funeste blague, sur un chemin de promenade le long de la route sur 300 mètres à peine avec les avirons et le coach en thermique derrière qui passent à 20 mètres à peine de la berge, en gros en action de pêche sur les lignes...
On prend un boat et on part par un grand soleil explorer le lac, on fait 500M et le ciel change, on prend un déluge sur la gueule, nous voilà trempés. Retour aux voiture, on cogite et on charge nos boats pour partir direct en hors secteur. Vent, pluie et vagues sont de la partie, les bateaux se remplissent vite d'eau, tout vient vite à être trempé (beds, duvets, changes, appâts). On aperçoit un gars qui nous matte déjà à la jumelle, OK on est cramé, c'est mort demi tour. Entre temps voulant bien faire en mettant mon camion de côté je l'avais ensablé ! Heureusement une nana qui cherchait son chien s'arrête et prend mon numéro pour me dire quand son mari pourra venir me sortir de ma galère avec un tracteur. Tout est rechargé dans les véhicules, le gars arrive et nous voilà repartis direction le Lac de Léon encore plus au Sud. Même topo et pas de secteur de nuit. Bon resto, dodo dans les véhicules, on verra demain.
Vendredi 07h, on décolle direction le petit lac de Biscarrosse (un peu + de 50 hectares) qui se situe entre Parentis et Cazaux Sanguinet (5500 hectares). Ces trois lacs sont reliés entre eux par des canaux navigables. Nous découvrons un petit lac mignon mais sans plus avec une fois de plus un secteur PDN pourri, sur une plaine d'herbe le long de la route sur 300M de long, et nouvelle surprise moteur interdit même électrique.
Entre les averses nous montons le bateau, puis le biwy, puis une canne après l'autre...putain c'est long pour pas se mouiller complètement. Je pars écho sonder en électrique parce que là s'en est trop, marre des interdictions à tout va sans motif réel sinon et nous le découvrirons concrètement au fur et à mesure de nos rencontres et discussions, une aversion pour les carpistes clairement affichée ou judicieusement déguisée.
Et là stupeur je découvre un lac qui pars en pente douce jusqu'à 1M30 et après avoir traversé tout le lac pour rien je reviens avec le triste constat que nous sommes devant une bassine sans aucun changement de fond et de la vase partout sans exception à partir de 25M de la berge.
Nous ne pêchons même pas encore et tout ça commence sérieusement à me chauffer les oreilles et je suis pas le seul.
Dans l'aprème un garde complètement barré débarque et nous dit que ça fait deux jours qu'il traque un carpiste hors secteur et nous demande si nous l'avons vu, il est remonté comme une horloge et décidé à mettre le plus beau manche de sa vie. Nous apprendrons par des carpistes locaux qu'il a mis l'an passé près de 100 PV pas toujours pour des raisons valables même si OK la loi c'est la loi.
Je rappelle que nous sommes encore hors période de la pêche au carnassier, nous sommes donc les seuls pelés en action de pêche, donc à partir de là on pourrai se dire comme à chaque fois qu'on emmerde personne mais bon passons. Bien sûr qu'on l'a vu de suite et qu'on a même passé une heure à papoter avec lui mais le garde n'en sera rien, qu'il continu sa traque idiote tout seul., on est pas des balances. Nous discutons avec lui pour essayer de comprendre l'état d'esprit local et là nous réalisons qu'au delà des gardes ou autres pêcheurs et j'en passe les locaux eux-mêmes très au parfum se font un joie de pratiquer la délation concernant les carpistes qui osent s'aventurer au delà du parc à con qu'on leurs propose ! A partir de là nous savons que nous ne nous aventurerons pas hors secteur, les amandes promises sont bien trop élevées et nous en sommes déjà pour bien des frais à ce stade de la session. Et vu notre état nous doutons de notre capacité à ne pas en noyer un qui viendrai nous réveiller en pleine nuit.
Le w-e passe, première nuit, 2 brèmes pour les loustics, rien pour moi. Deuxième nuit départ (de carpe pas sûr...) chez mon voisin de droite, je ne dors pas encore alors je lui prête main forte. Il part en bateau, embarque l'une de ses lignes, s'éloigne de plus en plus, le temps se gatte violemment, je ne le vois presque plus et il met un temps fou à revenir. La canne que j'ai en main fini par céder, je ramène le fil, me retourne, pose la canne et là à peine terminé cette action qu'une autre de ses cannes saute littéralement de son pique muni d'un Delkim et de Snag barres ! Stupeur, ça sert à rien ces barres à la con. Heureusement que j'étais là et qu'il n'y avait que 30 cm de fond devant nous. Je récupère la canne et le voit revenir à la rame, tout en terminant sa course en embarquant à cause du vent sa quatrième et dernière ligne encore pêchante. Bien sûr concernant la canne qui a sauté il a chopé sa ligne avec mon électrique que je lui ais prêté. 2H du mat nous voilà en atelier bricolage pour libérer l'hélice de dizaines de mètres de tresse. Lui est juste dégouté, saoulé, trempé et ne relancera même pas une ligne vu qu'il vient de faire tout ça pour une brème !!
Dimanche matin, le constat est sans appel, on se casse ! Avant ça les gars empreintent les 900M de canal qui nous sépare de Parentis et à leur retour me disent que le secteur de nuit est à 3 minutes en voiture et mieux que rien, on s'en contentera. Allez on remballe pour la énième fois et nous voilà en PDN. Alors là attention mention spéciale palme «on se fout de ta gueule». Il n'y a que 4 postes, j'ai bien dit 4 pas un de plus. Répartis sur 400M environ. No coment ! Le 1 nul ! Le 2 nul ! Le 3 mouais, le 4 mouais bof. Résultat ils prennent le 4 à deux et je prends le 3. Obligé de pêcher cannes dans l'eau, bateaux amarrés et non accostés. Va falloir vivre en waders, car non envisageable de courir dans l'eau en maillot, l'eau est à peine à 12°C, glagla !
Campement monté, je pars sonder puis déposer, rien de fou, du vent donc grosse galère pour la précision. Première nuit rien !
Lundi matin déjà saoulé de voir mes bannières coulées par des kilos de salade collés dessus, vers midi je décide de relever mes cannes. Je commence par celle qui a émis des bips tout la nuit. Allez accroché, je tire comme un âne ça vient, et re accroché puis la ligne se libère et coup de tête, Ho délire ! Ma ligne prend la tangente à droite, je penche pour un belle brémasse accompagnée de ses kilos de salade mais lorsque j'aperçois en surface à 10m de moi un dos écaillé muni d'une belle dorsale je n'y crois pas, je tiens une carpe ! J'empoigne l'épuisette posée en proue du bateau et termine le combat en douceur YEEESSSSSSSSS je suis comme un fou ! 10 kilos commune dans les vagues, un peu de réconfort dans toutes ces péripéties. Photo et remise à l'eau, je n'arriverais même pas à la nettoyer tellement l'eau devant moi est chargé en saloperies ramenées par le courant. Prise à la tiger.
Mardi même topo en gros, et là c'est au tour de Laurent qui lui sur un franc départ engage un combat en bateau qui durera un bon moment avec à la clé une commune de 15+ cette fois à la bille!
Puis journée et nuit s'écoulent.
Mercredi matin Vincent vient me réveiller tôt pour me dire qu'il n'en peut plus, s'en est trop. A 3h du mat' tempête, il a failli perdre ses cannes, il les a sorti de l'eau ainsi que le bateau et s'est réveillé ce matin avec des vagues dans le brolly. Car oui, en plus d'être moche, humide et étriqué le poste 4 est au ras de l'eau donc inévitablement y'a un moment où ça déborde. Nous nous rejoignons et les gars prennent la décision de rentrer sur Paris. Je remballe aussi, garde le bateau et le thermique pour profiter un peu de naviguer malgré la pluie avec la chienne, d'aller voir les berges alentours et les petits canaux. Et aussi de retrouver le pique et les 4 repères que le lac a avalé durant la nuit... Je finirai par retrouver mon pique en bordure, puis 3 de mes ficelles en pleine eau avec le plomb au bout mais plus de repères H oranges. J'ai arpenté en long en large et en travers les berges battues par le vent dans l'espoir de les trouver mais en vain ! Le lac les a vraiment avalé, trop fou !
19h30 je remballe, diner, dodo au camion et jeudi matin 26 avril c'est avec amertume mais soulagement que je rentre chez moi.
(une tite photo bonus avec du ciel bleu et du soleil pour montrer que par temps clément ça à son charme quand même)
Voilà cette expérience Landaise me laisse sur ma fin, certes nous n'avons pas pût pêcher correctement à cause de la météo mais ça personne n'y peut rien et faut faire avec mais encore une fois l'état d'esprit local m'aura profondément déçu. Les secteurs de nuit certes sont existants alors qu'à certains endroits il n'y en a même pas mais là franchement y'en aurait pas ça serait pareil ! (Cazaux n'a pas de PDN par exemple, sur 5500 hectares, on va pas me dire qu'on peu pas concéder un peu de berge)
Imaginez vous faire des centaines de bornes pour le PDN et que les 4 poste soient pris ! Super vous voilà bien. Donc pour ma part je l'ai fait une fois mais pas deux ça c'est sûr.
Pour les photos j'ai pas trop sorti l'APN pendant la pluie donc les quelques clichés pris l'ont été durant les accalmies ce qui explique le décalage entre mes points météo et les images qui dans l'ensemble ne les confirment pas vraiment...
Merci de m'avoir lu, et n'hésitez pas pour plus d'infos, il doit m'en rester en tête.